31 Mai Guylaine.
C’est au cocktail-bénéfice de la Maison Michel-Sarrazin que j’ai fait la connaissance de Guylaine. Mes collègues et moi avions accepté la coanimation de cette soirée caritative aux profits de la merveilleuse maison de soins palliatifs Michel-Sarrazin. Le genre de soirée où tout le monde est heureux, content d’être là, gros sourire… exactement comme sur un événement de course à pied. J’adore ce type de rassemblement ! Pas pour rien que j’en ai beaucoup à mon agenda… 😉
Une coupe de vin. Deux-trois bouchées. Une quatrième. C’est tellement bon. Bref, les différentes personnes avec qui je discute m’amènent finalement à faire la rencontre de notre principale intéressée : Guylaine est infirmière-auxiliaire au centre de jour de la Maison Michel-Sarrazin depuis 15 ans et elle prend le temps de mentionner qu’elle est toujours aussi passionnée par son métier que dans les tous débuts. Ça, c’est le genre de discours qui m’allume au boutte !
Parle, parle, jase, jase. Sachant que je cours, Guylaine me confie qu’elle fait elle aussi de la course à pied depuis quelques années. Intéressant ! Elle termine sa phrase en me disant qu’elle a l’objectif de courir la distance du 42,2 km au Marathon SSQ, à la fin août… QUOI ?! PARDON !? Un… un marathon ?! Sérieux ?!
Je vous entends déjà me dire : reviens-en la grande ! Relaxe ! C’est pas la première fois que tu rencontres une personne qui court le marathon. Ils sont des milliers à le faire au Marathon SSQ. Bon, c’est vrai. J’avoue que ma réaction a été un peu intense. J’ose quand même dire que c’est ce genre de situation qui me rappelle de ne JAMAIS me fier aux apparences. Je m’explique. Quand on ma parle d’un marathonien, j’ai en tête l’image d’un coureur rachitiques et élancé. J’ai pas l’image de Guylaine.
« Je sais que je n’ai pas la shape d’une coureuse, mais je suis fière de moi et je m’amuse. Malgré mes rondeurs, j’ai décidé de courir un marathon en pensant à mes patients. Tsé, Joannie, le cancer ne choisit pas, il prend n’importe qui. Moi, j’ai choisi de courir et pas n’importe quelle distance. J’me dis que si mes patients sont capables de vivre tout ça, bin moi, je suis capable de courir tout ça ! Et curieusement… les étapes qui me mèneront à mon objectif sont semblables à celles de mes patients.
Début
Un patient qui débute un traitement vit plusieurs désagréments physiques : maux de cœur, de tête, nausée, perte de cheveux. Moi, je me rappelle avoir été courbaturée à de nombreuses reprises… et que dire des crampes ! Ouch.
Adaptation
En cours de route, il arrive que le patient doive modifier son traitement. Évidemment, les réactions sont appréhendées. Parfois, elles sont plus difficiles, parfois moins. De mon côté, j’aurai moi aussi à modifier mon entraînement, question de m’améliorer. Il y aura des côtes qui seront plus abruptes, des parcours plus longs, plus demandant alors que certains se feront les doigts dans le nez ! ?
Motivation
Beaucoup de mes patients me confient ne pas toujours avoir la volonté de venir faire leur traitement. Que les nombreux symptômes négatifs les démotivent au point où ils voudraient abandonner. C’est lorsqu’ils pensent à leurs familles et à la possibilité de rester plus longtemps à leurs côtés qu’ils trouvent le p’tit boost qui les fera passer à l’action.
Tsé, quand je suis bien écrasée dans mon divan devant une bonne série, j’ai pas le goût de me lever pour aller courir, surtout si mon dernier entraînement n’a pas été à la hauteur de mes attentes. Moi aussi je pense à ma famille pour me motiver. C’est fou comme ça a de l’effet !
Arrivée
À la fin de mon marathon, je vois mon arrivée comme un moment heureux où je penserai à mes patients qui, contrairement à moi à la course, ont une arrivée décomptée. Par mon métier et les soins que la Maison leur offre, je tiens tout de même à ce qu’ils aient la meilleure arrivée possible. C’est d’ailleurs pour cette raison que ma course servira à amasser des fonds pour la Fondation de la Maison Michel-Sarrazin ».
Silence.
… j’étais sans mot. Les larmes aux yeux. Vous comprenez maintenant pourquoi j’avais le goût d’écrire sur Guylaine ? La maman qui a commencé à courir juste pour être capable de jouer avec ses enfants. Quelques années plus tard, à l’aube de la cinquantaine, la même Guylaine est en train de se préparer à courir un marathon !? Juste WOW !
J’écris et je suis émue(encore, je sais).
La Folle Qui Court, c’est aussi ça : de folles rencontres. Des personnes inspirantes qui nous donnent le goût de se botter le derrière pour aller courir nous aussi ! Peu importe votre motivation.
Pour encourager Guylaine et son équipe « Les SarraZen » au profit de la Fondation Michel-Sarrazin, c’est par ICI !