27 Sep La blessure.
Dans la catégorie « Ça fait partie de la game », y’a… la blessure. La maudite-crime-de-bine-de-plate-osti-de-cibole-que-chu-frue-de-grosse-criss-de-blessure-à-marde ! C’est ça que je disais : la blessure… qui se définit, dans mon cas, comme le plus gros défi mental d’une Folle Qui Court.
Je cours pour être moins folle. C’est ça la base de mon blogue. Vous imaginez quand je cours pas ?!
Au fait, je me suis blessée au cours des derniers jours. Ouin. Une pas-pire débarque. Je courais en trail et d’une seconde à l’autre, je me suis retrouvée couchée par terre à me tortiller de douleur. Ce qui s’est passé ? Honnêtement aucune idée. Chose certaine, j’me connais assez pour savoir qu’une « grande affaire » comme moi ça s’enfarge partout et ça bèche à tout moment. Je ne cherche pas plus loin. De toute façon, le point n’est pas là : j’ai mal, j’ai les genoux en sang et je suis en tabarnak. Disons qu’à ce moment-là, je me foutais pas mal de la roche ou de la racine qui m’a fait tomber.
Le portrait ? Pas beau. Deux genoux en sang. Une ecchymose grosse comme un pamplemousse sur ma hanche gauche. En fait, c’est pas compliqué, ma jambe gauche au grand complet est égratignée au sang. Mon coude droit est dans un sale état. La paume de ma main gauche est d’un beau bleu azur. Et j’ai mal aux côtes quand je respire. Tsé, un tout-inclus de bobos. Et faut surtout pas oublier la pièce de résistance : mon genou droit qui est rond comme un ballon. Les béquilles sont donc mes meilleures amies depuis ma plonge. Pour combien de temps ?
J’le sais pas, criss.
La madame était pas contente ! J’ai passé ma première soirée d’estropiée à crier tous les ustensiles d’église et à brailler ma vie. Je vais faire quoi, là ?! J’avais des courses de prévues ! J’peux pu m’entraîner ! J’peux même pas marcher ! Comment j’vais faire pour sortir les chiens ? Et si je me mets à prendre du poids ? Ark ! Ok. J’arrête de boire du vin. Mais j’aime ça le vin ! CIBOLE ! Ça y est : je vais perdre le contrôle ! Vous pouvez pas me comprendre !! Oh mon Dieu ! J’VAIS VIRER FOLLE !
Impossible, la grande, tu l’es déjà. ?
Honnêtement, depuis le temps que je vis avec mon esprit tordu, j’ai appris me gérer. C’est pas la première fois que je me blesse et je ne crois pas que ce sera la dernière. J’me souhaite pas de blessure, c’est certain, mais on n’est jamais à l’abri d’un incident.
Je me rappelle ma première blessure de course. Ça remonte à 3 ans. Ma rémission aura duré 9 interminables mois. Je venais de commencer à courir et à devenir accro aux effets que la course m’apportait. J’étais pas pentoute outillée à vivre ce qui m’attendait mentalement. Se faire arrêter de courir du jour au lendemain, c’est pas facile. Soyons francs : c’est crissement tough. Cette blessure(fracture du bassin), combinée à une mauvaise passe personnelle et professionnelle, m’auront valu un presque-burnout. No joke.
Avec le recul, c’est là que je constate à quel point on devient vulnérable et fragile mentalement quand il nous est impossible d’avoir notre dose d’endorphine quasi-quotidienne. Une drogue. Carrément. Et c’est là que le plus gros et le plus beau du travail embarque, à mon avis.
Je le confirme. Ça se fait, ne pas virer folle quand on est blessée. Pas évident, mais c’est une méchante bonne façon de travailler son mental. Et… au risque d’être vraiment plate dans ma réponse, mais tellement franche, je vais te donner mon secret : arrête de « focusser » sur ta blessure. Arrête. Ça sert à rien. C’est juste du négatif.
« Ouin, mais c’est plus facile à dire qu’à faire ».
À ces répondants je rétorquerai ceci : Aille. Je suis déjà passé par là. Je sais de quoi je parle. Je suis PLUS que consciente que c’est pas facile. J’ai jamais dit le contraire. Mais le travaille, il est là. Dans l’idée de faire autre chose que de broyer du noir et de se demander comment faire pour vivre sans jogging. Vous étiez capable de vivre avant d’en faire, vous êtes assurément capable de vivre sans, le temps d’une rémission.
Bon ! Maintenant que c’est dit, je vous explique MA façon concrète de voir les choses. Je suis blessée. Bin oui. Et après ?! Quand j’y repense, je me rappelle que ces derniers temps, j’étais moins motivée à courir. On dirait que ça me tentait moins. Ce sera donc une sorte de vacances de la course. Je vais donc en profiter pour faire des trucs que je n’ai pas pris le temps de faire dans les derniers mois. Prendre du temps pour…
Bloguer davantage (j’adore écrire)
Lire le livre sur l’intelligence émotionnelle que je me suis acheté à la fin du mois d’août (pour apprendre à mieux gérer mes émotions… tsé quand le timing est parfait) !
Cuisiner des recettes qui prennent un samedi avant-midi au grand complet(avec l’automne, c’est parfait pour les bouillis, les soupes et les sauces à spag) !
Aller me faire masser… aaaaaaaaw ! (un des plus grand plaisir de la vie, à mon avis)
M’impliquer davantage au travail (avancer des dossiers qui traînent de la patte… comme moi!)
Planifier des 5 à 7 avec mes amies (parce que toute occasion est bonne)
Regarder plein de films de filles
Boire du vin (pour oublier… non non ! Des farces. Juste parce que c’est bon.)
Pas pire, quand même, comme planning, hein ?!
Petit conseil… UNE JOURNÉE À LA FOIS. Il faut surtout pas voir une guérison dans son ensemble parce que OUI ça peut paraître interminable et devenir décourageant. Lentement, mais surement… jusqu’au jour où vous aurez le GO de remettre vos runnings… quel bonheur ! Un feeling tellement libérateur ! Et une fierté d’avoir « survécu » à un bobo… ?