Dommage. - La Folle qui court
413
post-template-default,single,single-post,postid-413,single-format-standard,theme-bridge,woocommerce-no-js,ajax_fade,page_not_loaded,,qode-title-hidden,qode_grid_1300,hide_top_bar_on_mobile_header,qode-content-sidebar-responsive,columns-3,qode-child-theme-ver-1.0.0,qode-theme-ver-16.5,qode-theme-bridge,disabled_footer_bottom,wpb-js-composer js-comp-ver-8.0,vc_responsive

Dommage.

Les journées rapetissent, le froid s’installe et je réalise que bon nombre d’entre vous avez accroché vos runnings pour l’hiver. Un choix que je respecte x 1000. Félicitations pour votre saison de course, en passant. Il y en aura une autre au printemps prochain !

C’est justement en cette « fin de saison » que je me permets de mettre à l’écrit le constat que j’ai fait au cours des derniers mois. Un phénomène que j’ai remarqué sur les médias sociaux. Que je trouve… déplorable. Non. Dommage. Oui. C’est le mot qui qualifierait le mieux ce que j’ai vu et lu à de nombreuses reprises sur mon fil d’actualité Facebook.

C’est peut-être à toi que je fais allusion dans mon texte. Très possible.

Y’a rien de plus beau que la photo de ton dossard sur Facebook la veille de ta course. On sent ton excitation, ta hâte de courir. Tu renchéris même ta publication avec des ti-pouces-en-haut et des bonhommes-sourire pour nous démontrer à quel point tu es prêt. C’est super motivant pour les gens qui te suivent.

La course a lieu, comme prévu. On voit de superbes photos de toi en train de courir à différents moments de ton parcours. WOW ! Tu as donné tout ce que tu pouvais. On sent l’effort. Tu es fier ! On voit ta médaille de participation. Ton grand sourire. On clique J’AIME. Pas le choix. C’est trop beau de te voir. C’est notre façon de te soutenir et de te féliciter !

Les heures passent. Au cours de la même soirée ou tôt le lendemain matin, on voit apparaître un GRAAAAAAAANND texte sur ton profil Facebook. De longues longues looooonngues lignes. J’y vois des bouts de phrases qui me font réaliser que t’es pas si content que ça de ta course…

« Je suis fâché »

« pas mon meilleur temps »

« manque d’entraînement »,

« une contre-performance »,

« météo défavorable »,

« une course à oublier »,

« beaucoup de fatigue accumulée »,

« j’ai failli abandonner »

« ça me démotive »

« j’aurais pu faire mieux »

Pourquoi ?

Je me suis longtemps posé la question et je me la pose encore. Pourquoi tu prends le temps de nous expliquer les raisons du temps « insatisfaisant » que tu as fait ? Insatisfaisant pour qui ? Pour te justifier ? Mais te justifier de quoi ? Tu veux t’excuser ? Mais à qui ? Te déculpabiliser ? Mais de quoi ? Ok. Non. Je vais poser ma question autrement. Qu’est-ce qui te rend insatisfait ? T’es pas un athlète élite à ce que je sache ? Qui s’attend à ce que tu fasses ton meilleur temps ? C’est qui cette méchante personne qui te met autant de pression ?

Force est de constater que la réponse à toutes ces questions est la même : TOI.

Y’a juste toi qui peut être déçu de toi. C’est aussi plate que ça.

En aucun cas je juge ce que tu vas écrire sur Facebook. Tu as 100% le droit d’écrire ce que tu veux. Je suis moi-même la première à le faire avec mon blogue. Mais câline de bine ! Je trouve ça tellement dommage de lire ce genre de texte… tu trouves pas ? T’as pas déjà assez de pression et de problèmes à régler dans ton quotidien ? T’as pas envie de juste déconnecter et t’enlever le souci de performer quand tu cours ? C’était pas ça, d’ailleurs, la raison qui t’a fait commencer le jogging y’a quelques années ? T’enlever les bibittes que tu avais dans la tête ? Et voilà que tu t’en crée d’autres…

J’écris pas ça pour être méchante, tu sais. Je fais ça pour toi. Tu n’y crois plus, toi, que c’est possible de toujours courir dans le plaisir et sans pression ? Dans le fond, c’est peut-être toi qui a raison. Peut-être que je suis complètement dans le champs. Je vis peut-être dans monde de licornes. Qui sait…

Mais moi je continue d’y croire.

Joannie Fortin
[email protected]

La folle c’est moi. Une vraie de vraie ! Intense, créative, émotive, avec une belle naïveté… mais tellement attachante ! Ma plus grande qualité ? La folie ! Pourquoi je cours ? Pour être moins Folle ! Je cours pour me trouver belle. Je cours pour prendre du temps pour moi. Je cours dans l’idée de canaliser mon trop plein de tout.