Mon premier triathlon... le récit. - La Folle qui court
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Mon premier triathlon… le récit.

Y’a de ces moments qu’on oublie pas. Des moments marquants qui nous rappellent qu’on est en vie et qui nous confirment qu’on est à la bonne place. Je me souviendrai longtemps du 2 juin 2018. Le jour de mon premier triathlon. Ça fait huit mois que je m’entraîne. Huit gros mois depuis que la gang du Triathlon de Québec m’a proposé d’être leur fière ambassadrice et par le fait même, lancé le défi de faire mon premier triathlon. En toute franchise, j’ai regretté pendant un bout d’avoir accepté. Je partais de pratiquement ZÉRO et je ne voyais pas le boutte où j’allais avoir un minimum d’allure. Sérieux, ça faisait dur. Mais je ne suis pas du genre à abandonner. J’ai mis les bouchées doubles.

LA VEILLE

Une veille typique : la Folle qui panique. Mes lunettes de natation… où sont mes lunettes pour nager ? MES FOUTUES LUNETTES DE NATATION SONT OÙ ??!! J’AI PAS MES LUNETTES !! Je ne suis pas supposée NE PAS les avoir… POURQUOI J’AI PAS MES MAUDITES LUNETTES DE NATATION ?! Ah… ici ! Elle sont ici ! Les coquines ! Elles étaient cachées sous une tonne de vêtements d’entraînement(parce que je n’en ai presque pas). Bon ! Mon sac est prêt. Une bonne affaire de faite. Oh là là ! Déjà 20h… douche et dodo.

LE MATIN

À mon réveil, le stresse est au rendez-vous. Inutile de le repousser. Je sais pertinemment qu’il va insister pour rester ! Comme l’invité non-désiré qui colle chez vous et qui ne comprend pas que vous n’avez pas envie de le voir… genre ! Mais il fait partie de l’équation. J’dirais même qu’il est essentiel. Il faut juste savoir BIEN l’utiliser ! Je prends le temps de déjeuner. Mon vélo est dans la voiture. J’enfile mon trisuit. Je fais une dernière vérification de mon sac. Tout est en ordre. C’est parti, ma Jo. Direction la base plein air de Sainte-Foy. Dans l’auto, je chante et je me parle. T’es la meilleure, Jo. T’as travaillé fort, Jo. T’es rendue, Jo. Reste juste à livrer. T’es vraiment hot, Jo.

Arrivée à destination, je retrouve les miens : mes parents, mes amis et mon amoureux. Quel bonheur que d’avoir des supporteurs ! Jase un peu. Vite ! Le temps file. Je récupère mon dossard et ma puce. J’installe ma zone de transition. Et… CROTTE ! La réunion d’avant-course vient commencer et je n’ai pas encore mis mon wetsuit et je suis à 300 mètres du départ. CIBOLE ! Ça m’apprendra à trop jaser ! Une fois mon wetsuit attaché et de plus en plus stressée, je pars à toutes jambes vers le départ. FIOU ! La réunion n’est pas terminée, mais je sais que j’ai manqué certaines informations. Je questionne quelques nageuses près de moi et heureusement, on me répond rapidement. Par solidarité, tout le monde ou presque se souhaitent le meilleur. Je trouve ça beau. Caline que ça va vite. J’ai le cœur qui débat. Saucette d’avant-départ. L’eau n’est pas si froide. Ça me rassure.

POUEEEEEEEEEEEETT !! (on va s’entendre que c’est le son du départ… ok?) Une première vague de départ se fait sous mes yeux. Je vois une marée de casques de bain rouges se précipiter dans le lac. Oh là là ! Ça s’en vient… une minute plus tard : POUEEEEEEEEEEEEETT !! Au tour des casques jaunes. Prochain tour, le mien. Je mets les pieds dans l’eau. « 15 secondes ! ». Ok. Ok. Jo. Tu ne peux plus reculer. Vis-le à fond. Et écoute-toi ! POUEEEEEEEEEEEETT !! Ça y est. Ça y est ! C’est parti, ma Jo. Premier triathlon, GO !

LA NATATION

Je cours comme si ma vie en dépendait. Je plonge à l’eau et me mets à nager. Et c’est là que je pogne un SOLIDE 2-minutes. EUH !? On m’avait dit que ça brassait un début de triathlon dans l’eau, mais je ne m’attendais pas à ça !? Moi qui souhaite juste avancer, je me fais pousser d’un côté et de l’autre. J’essaie de me frayer un chemin, mais on me coupe. Cibole ! Ça ne sera pas ça durant toute la natation, j’espère ? Et c’est en me questionnant que je réalise que je suis TRÈS essouflée. Je lève la tête de l’eau pour respirer. Je sens mon wetsuit me serrer le thorax et je n’aime pas pentoute le feeling. La panique n’est pas loin. Pas question de céder. Ah ouin ?! C’est comme ça que ça marche ? Ok. Moi aussi je vais prendre ma place. Tu fais comme à la piscine, Jo. Tu te concentres sur tes mouvements de bras et ta respiration et tu avances, coûte que coûte. Pas de pitié. Un adon, me direz-vous, mais au même moment, la masse s’est diluée et j’ai pu reprendre un rythme de nage confortable. Lentement, mais surement, Jo. Tu te rapproches de la fin du lac. BOUILLON !! Je me sors la tête de l’eau subitement. À quelques mètres de ma sortie de l’eau je pogne un MÉGA BOUILLON. Il passe par le bon trou. Tout est sous contrôle. Je sors de l’eau. Le pire est fait JO ! En route vers ma première transition.

[Temps = 18 :22]

LA TRANSITION #1

Une étape à la fois, Jo. Ne te presse pas. Je fais selon ce qu’on m’avait montré. WOW. Je suis efficace. J’ai déjà mon vélo dans une main et je cours pour rejoindre le parcours. Allez hop, la grande. Pédale !

LE VÉLO

Il y a un mois, je n’avais jamais fait de vélo de route de ma vie. J’ai donc fait le plus de sorties possibles avant la course afin d’être en confiance au maximum. J’ai même fait une reconnaissance du parcours de vélo quelques jours avant la course. Je savais à quoi m’attendre, d’autant plus que j’avais 4 boucles de 5 km à faire, ce qui facilitait encore plus la gestion de mes énergies. Est arrivé ce qui devait arrivé : j’ai tellement aimé pédalé ! WOW ! Le feeling de vitesse quand je dévalais une côte. La satisfaction d’aller chercher et dépasser le cycliste qui était devant moi. Le plaisir de saluer mon beau-frère et mon collègue que j’ai croisé à quelques reprises sur le parcours. Et le bonheur d’entendre les encouragements qui m’étaient destinés quand je roulais… WOW ! Mon grand sourire en disait long. J’étais en plein contrôle. Pour tout dire, j’ai assuré !

[Temps = 44 :50]

LA TRANSITION #2

Fière de mon parcours de vélo, j’arrive à la ligne de débarquement. Je suis encore gauche avec mon clipage/déclipage, mais on s’en fout rendu là. Faut juste que je débarque. Oh BOY ! Je pogne mon deuxième 2 minutes : la course avec le vélo vers la zone de transition. J’ai les jambes tellement lourdes que je n’arrive pas à marcher en ligne droite. Pourtant, j’suis pas chaude ! Trêve de plaisanterie cette course dans le gazon en souliers de vélo a été PÉ-NI-BLE. J’ai même douté de mes capacités de courir le 5 km restant. Un doute qui a été de courte durée puisque dans le temps de le dire, j’avais chaussé mes espadrilles de course à pied et j’emboitais les sentiers de la base plein air.

LA COURSE À PIED

Plus que 2 boucles de 2,5 km de course à pied et c’est terminé. Jo, c’est déjà fait. Go with the flow ! La course à pied, c’est ta force. T’es bonne. Laisse aller tes jambes. C’est dans la poche. Laisse-toi pousser par l’activation de ton vélo et ça va se faire tout seul. Caline ! Ça va donc bien ! J’ai une solide allure. Une allure que je sais excellente, même si je n’ai pas de montre. Je me connais TRÈS bien. Non seulement, je me mets à dépasser de nombreux coureurs devant moi, mais je me surprends même à les encourager. Let’s GO ! Y’en reste pas beaucoup. Je suis crinquée. Je suis légère. Je suis heureuse !

[Temps = 23 :46]

L’arche de la ligne d’arrivée se dresse devant moi. Mon sourire est à son comble. Je lève les poings bien haut dans les airs et je franchi la ligne d’arrivée. Je viens de compléter mon premier triathlon. Je suis une triathlète. Je suis fière. TRÈS fière. Je reprends mon souffle et je retrouve mes proches qui m’ont accueillie à mon arrivée.

J’avais UN objectif : finir la course avec le sourire. Mission accomplie.

[Temps final = 1 :29 :55]

LA PRÉPARATION

C’est à la fin de ma course que j’ai réalisé à quel point j’étais bien préparée. À quel point la préparation est essentielle et importante. Depuis 8 mois, j’ai fait des CHOIX. J’ai CHOISI de m’entraîner avec le Club de Triathlon du PEPS. J’ai également CHOISI de doubler mes heures d’entraînement hebdomadaires. De passer de 4 à 8 heures d’activités physiques par semaine. Je me suis bottée les fesses à de nombreuses reprises pour aller m’entraîner, même si je n’avais pas envie. Parce que je savais que ce serait payant à long terme.

Dans ces huit derniers mois, je me suis longtemps questionnée sur mon objectif. J’en suis venue à me dire que je souhaitais avoir du plaisir. Du gros fun. J’avais pas le goût de terminer mon premier triathlon avec un air de mort-vivant en disant « PU JAMAIS ». Non. J’avais pas le goût de ça. J’avais envie de me pousser… juste assez. Juste assez pour me sortir de ma zone de confort et me challenger, sans m’épuiser. C’est d’ailleurs pour cette raison que, naïvement j’ai fais le CHOIX de faire mon premier triathlon sans montre et sans compteur. Je ne voulais pas me stresser avec des vitesses qui m’auraient mis de la pression inutilement. Je voulais simplement être à l’écoute de mon corps. Y aller au feeling.

LA SURPRISE

J’en suis arrivée à un magnifique constat : on ne peut pas être trop préparé dans la vie. Que ce soit pour une compétition sportive ou tout autre événement. Y’a jamais trop de préparation. J’ai réalisé qu’il y a deux choses qui puissent survenir quand on est bien préparé. On risque d’avoir du plaisir dans l’exécution. Dans mon cas, mes photos parlent d’elles-mêmes. Et on risque aussi… de performer. À ma grande surprise, j’ai terminé mon premier triathlon avec une 2e place dans ma catégorie d’âge. Un podium surprenant, mais Ô combien euphorisant !

LES MERCIS

En rafales, mes remerciements iront aux passionnés coachs du Club de Triathlon de l’Université Laval : Mariane, JP, Caro, P-Y et Félix. Vos conseils, trucs et entraînements ont été précieux. Aux généreux passionnés qui m’ont fait pratiquer : Alex, Dominique, Charles, Guy. À Geneviève et Caro, les machines organisatrices du Triathlon de Québec : merci de m’avoir lancé le défi. Grâce à vous j’ai grandi ! Ma belle amie et talentueuse photographe Michèle : tu es une perle. Tes photos sont des trésors. Merci de me mettre en valeur de si belle façon. Un merci tout spécial à mon bel amoureux, mon beau Christian de La Boutique du Lac qui m’a équipée de la tête au pied pour que je puisse avoir l’air d’une pro ! Et que dire de VOUS chers lecteurs… MERCI ! Vos encouragements, à l’écrit comme en personne ont été tellement précieux et si énergisants ! Je ne crois pas que j’y serais arrivée d’aussi belle façon sans vous ! Je vous aime, les FOUS !

Joannie Fortin
[email protected]

La folle c’est moi. Une vraie de vraie ! Intense, créative, émotive, avec une belle naïveté… mais tellement attachante ! Ma plus grande qualité ? La folie ! Pourquoi je cours ? Pour être moins Folle ! Je cours pour me trouver belle. Je cours pour prendre du temps pour moi. Je cours dans l’idée de canaliser mon trop plein de tout.