Les inattendus de mon 3e demi-marathon - La Folle qui court
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Les inattendus de mon 3e demi-marathon

Rédaction : Marie-Claude Pouliot

 

Je ne suis pas une fille sportive de nature, mais depuis 2017 la course à pied fait partie de mon horaire et je ne peux m’en passer. À chaque défi que je me lance, la course me fait grandir et me permet de changer mes exigences envers moi-même afin d’apprécier chaque réussite.

Après quelques mois d’entrainement avec le programme de course demi-marathon MOA21 offert par La Folle Qui Court, la journée du 17 juillet était bien encerclée sur mon calendrier. C’était à ce moment qu’était prévu mon demi-marathon. Peu importe la température, pluie ou soleil, chaleur ou fraicheur, j’allais courir ces 21,1 km.

C’était une journée extrêmement chaude : 28 au thermomètre. Ressenti 32.

Première fois en plein été, en pleine chaleur. Mon équipement était prêt : sac à dos d’hydratation et plein de trucs remplis de glucides pour me soutenir tout au long de mon demi-marathon. En tout, 10 livres de plus à traîner. Mon trajet était planifié depuis des mois et bien mémorisé.

Je me préparais pour mon 3e demi-marathon à vie. Je partais à 7h30 de la maison pour éviter la chaleur durant ma course. Le boulevard Valcartier passait sous mes pieds, pour ensuite suivre la piste cyclable (Corridor des Cheminots) afin de compléter mes 21.1km au Domaine Maizerets, dans Limoilou.

J’ai fait mes premiers kilomètres en écoutant ma musique. Je suais épouvantablement. Déjà, je rencontrais des gens sur la piste, des gens qui me « regardaient ». J’étais persuadée qu’ils jugeaient ce qu’ils voyaient. C’est à ce moment que je me suis mise à être gênée de ma sueur. Qu’allaient-ils penser? J’étais seule, je devais donc me parler. Je me répétais que je courais avec un objectif en tête qu’eux ne connaissaient pas. Je devais miser là-dessus et y aller un pas à la fois sans me préoccuper des autres.

Pour m’encourager, je criais haut et fort le compte à rebours des kilomètres restants. Le 17e km… j’ai frappé un mur! C’était la première fois. Je décris ce sentiment ainsi, car ma montre a vibré pour m’annoncer qu’il restait 4 km à ma course et mes jambes ne voulaient plus avancer. Je n’avais plus d’énergie. J’ai arrêté de courir un moment pour marcher et même à ce rythme, mes jambes n’en pouvaient plus!

C’est alors que j’ai pensé à lâcher, et ce, à plusieurs reprises mais… J’ai pensé à la communauté de coureurs qui, comme moi, ont choisi les Programmes de course à pied MOA et au sentiment de fierté et d’accomplissement que m’apporterait la ligne d’arrivée. Ces pensées positives m’ont permis d’avancer petit pas par petit pas, kilomètre par kilomètre.

Lorsque le chiffre 21 apparu sur ma montre, je marchais. Il était impossible pour moi de terminer mon demi-marathon en marchant ! J’ai donc tenté de courir, mais mes pieds traînaient dans le gravier du sentier. Mes yeux fixaient ma montre et attendaient impatiemment la marque du .1. Quand ce chiffre, si petit soit-il, est apparu sur l’écran de ma montre, j’ai levé mes bras dans les airs et j’ai crié très très fort à en faire sursauter les gens présents.

Ma joie coulait sur mes joues, je venais de compléter mon troisième demi-marathon et je m’étais dépassée comme jamais auparavant. C’était ma première fois ! Le torse bombé, je suis allée m’asseoir sur le banc près de la sortie du parc pour attendre mon transport du retour qui arrivait dans une heure, mais rien ne pressait, je savourais MON moment.

Je regardais tout le monde dans le parc avec un sourire. J’étais fière car je pouvais dire que j’avais réussi une autre course demi-marathon ! J’aurais pu serrer la main de toutes ces personnes et dire : Bonjour, je viens de courir 21.1 km et je l’ai réussi! Je viens de le faire.

Mais, j’avais un autre sentiment qui était aussi une première. La nuit suivant ma course, mon exigence envers moi-même a pris le dessus et m’a empêché de dormir. Je n’étais pas fière de mon temps : 2h58 ! Je le dis en toute transparence : ce chrono-là me décevait. Toute la nuit, ma tête s’obstinait : je me félicitais de mon accomplissement et me répétais que le temps n’était pas représentatif. En contrepartie, la déception devenait plus forte : c’était un temps épouvantable, ce n’est pas un temps prestigieux, ça ne vaut pas la peine que je dise avoir fait un demi. Pendant que je me battais contre mes pensées négatives, mes jambes tremblaient et j’avais mal dans tous les muscles de mon corps. Voilà. C’était assez pour me prouver l’effort intense que j’avais déployé durant cette course. Ça démontrait que je l’avais accomplie! Je devais être fière de moi. Point.

Mes pensées positives ont gagné! Tellement fière d’avoir réalisé cet accomplissement. La course m’a permis de voir la force et la détermination qui étaient en moi !

Je vous confirme que j’ai continué à courir. Je continue de faire taire les pensées négatives qui remontent. Le 17 juillet, j’ai fait ma première course à la chaleur. Je suis partie toute seule, je me suis encouragée toute seule, sans ravito, sans bénévole. J’ai complété mon demi-marathon toute seule! Je suis VRAIMENT fière de moi !

Joannie Fortin
[email protected]

La folle c’est moi. Une vraie de vraie ! Intense, créative, émotive, avec une belle naïveté… mais tellement attachante ! Ma plus grande qualité ? La folie ! Pourquoi je cours ? Pour être moins Folle ! Je cours pour me trouver belle. Je cours pour prendre du temps pour moi. Je cours dans l’idée de canaliser mon trop plein de tout.