25 Oct MA MAMAN, ELLE COURT.
Je dis souvent que je suis tombée dans la marmite quand j’étais petite. Même avant ma naissance, mon père courait. Souvent. Longtemps. Quand je suis devenue mère à mon tour, j’ai naturellement voulu transmettre cette passion pour la course à mes enfants. Que ce soit en tant que fillette, pendant ma grossesse ou en tant que parent, le mode de vie sain englobant ce merveilleux sport qu’est la course à pied a toujours été à l’avant-plan, un modèle exceptionnel pour tous les membres de la famille.
Enfant, comme bien des petites filles, je voyais mon papa comme un héros. Grand, fort, à la fois imposant avec sa grosse voix, mais tout aussi drôle avec son éternel cœur d’enfant. Mais mon papa à moi, c’était le plus fort. C’était le plus fort parce qu’il avait un super-pouvoir : il courait. Du plus loin que je me rappelle, mon papa courait. Vite. Tout le temps. Pour relaxer (t’sais, trois jeunes enfants, c’est du sport!), pour se rendre au travail, pour se dépasser. Il courait des marathons! Je le voyais faire ses exercices, son échauffement, ses étirements, accoté sur le mur de brique de la maison. C’était du sérieux! Moi, je voulais l’imiter. Il m’avait même acheté un petit bandeau Nike en « éponge » pour que je puisse lui ressembler un peu plus.
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Je croyais dur comme fer qu’il appréciait mon support moral, ma présence à ses côtés. Du haut de mes trois pommes, je prenais le départ de ses longues sorties avec lui, dans la rue, et je l’attendais parfois, pour courir les derniers mètres avec lui à son retour. Plus tard, le soccer, le vélo, la natation et bien évidemment la course à pied sont devenus partie intégrante de mon quotidien. Et cela, c’est grâce à mon modèle, mon papa.
Enceinte, j’ai laissé la course à pied de côté pour me concentrer sur le chant, la danse et le yoga. Non pas parce que je n’aurais pas pu continuer à pratiquer mon sport de prédilection, mais plutôt afin de faire travailler mon corps engrossé de façon différente. La natation a aussi été une véritable bouée pour moi pendant le troisième trimestre– ce sentiment de légèreté était enfin retrouvé! Certains concluront que c’est un hasard, mais mes trois enfants ont développé un talent pour le chant, la danse et la gymnastique. Il n’y a rien de scientifique à ses similitudes, mais j’aime croire que même dans mon ventre, ma progéniture a pris exemple sur mes habitudes de vie.
Depuis que je suis maman, comme toutes les mamans, je tente d’être un exemple pour mes enfants. Avec mes nombreuses imperfections, j’essaie tout de même de garder le cap sur ce que j’étais avant la venue de mes trois tornades. Pour ma santé physique et mentale, je cours. Entre trois et cinq fois par semaine, malgré les tâches quotidiennes, et ce, douze mois par année – ou presque. La course à pied fait partie intégrante de ma routine, au même titre que manger et dormir. J’irais même jusqu’à dire que je préfère consacrer moins de temps sur les repas et le sommeil, mais conserver mes habitudes de course. C’est un rendez-vous sacré avec moi-même.
D’un œil extérieur, cela peut paraître extrême, mais pour mes enfants, ça ne l’est jamais. Maman est partie s’entraîner? C’est normal. Ils ont vite compris que je prends soin de moi afin de mieux prendre soin d’eux. Pour revenir énergisée, l’esprit éveillé et le cœur rempli d’une joie renouvelée. Parfois, ils viennent courir avec moi, lors de plus courtes sorties. Amoureux de soccer, d’athlétisme et de gymnastique, je persiste à croire que je normalise le sport au centre de notre quotidien. Je prends de nombreux selfies, j’affiche mes médailles, je leur démontre que maman se dépasse, qu’elle a raison d’être fière d’elle.
Un parent est un modèle, un exemple, un phare. Une lumière vers laquelle nos enfants se tournent lorsqu’ils ont besoin d’un repère, d’un guide. Je crois qu’il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir que nous avons sur leur petite personne en devenir – ils nous observent, ils nous admirent.
Soyons, chacun à notre manière, le héros de leur long-métrage.