23 Nov Courir avec un surplus de poids.
La grosse qui court aurait pu être mon titre, mais j’ai préféré utiliser « courir avec un surplus de poids ». Je trouve ça péjoratif, grosse. Comme quoi j’ai encore du chemin à faire pour être à l’aise avec ce mot. J’aimerais avoir l’assurance de Guylaine Guay là-dessus. J’admire beaucoup cette femme. Que voulez-vous, notre société est faite comme ça, ne vous inquiétez pas, j’y travaille. 😊
Femme de 47 ans, maman de 2 adultes, j’ai découvert la course après une séparation en 2010, la meilleure décision de ma vie, je parle du divorce bien sûr. 😉 Non, je blague. Me mettre à la course fut révélateur pour mon bien-être mental. Je vis une relation amour-haine avec la course, je veux courir, mais parfois mon corps ne me le permet pas à cause de la douleur, donc j’arrête quelques mois et je recommence ensuite.
Pourquoi je m’acharne ? Parce que j’admire mes amis coureurs. Joannie (La Folle Qui Court) mentionne dans son livre La Course c’est la Vie qu’on représente la moyenne des 5 personnes qui nous entourent, alors j’ai le gout d’être entourée de gens positif. Je suis un groupe depuis plusieurs années : Le pace du bonheur avec Nathalie Bisson. Cette dame est formidable. Elle m’a appris que ce qui se passe entre la ligne de départ et la ligne d’arrivée importe peu. Je peux donc marcher, courir, remarcher, ramper à la limite et finir la tête haute. Le temps importe peu. C’est ce qui m’a permis de faire un 21 km de marche avec ma maman il y a quelques années.
La course m’a aussi permis de rencontrer des femmes formidables, aux silhouettes et âges différents. Chacune à leur façon me font du bien. Que se soit Marisol qui, malgré un bon surplus de poids, s’entraîne pour des triathlons. Elle est toujours souriante, très persévérante et d’une grande aide pour les nouvelles comme moi. Ou encore mon amie Audrey qui a subi la chirurgie bariatrique il y a quelques années et qui a poursuivi ses entraînements avec la même ardeur qu’avant la chirurgie. Comme le disait son chirurgien, peu de gens pouvaient se vanter d’avoir couru un demi-marathon plusieurs fois avant une chirurgie. Je pense aussi à mon amie Isabelle qui se bat ou plutôt apprend à vivre avec la sclérose en plaques. Elle continue la course quand son corps le permet. Elle y met toute sa passion et l’imprègne de sa douce aura. Et que dire du livre La Course c’est la Vie de Joannie, alias La Folle Qui Court : elle m’a redonné le pep que j’avais besoin pour retrouver la flamme de la course.
Un manque de diversité dans les vêtements pour les personnes de grande taille
Celui ou celle qui a dit que la course ne coûte pas cher n’avait sûrement pas un surplus de poids. Non mais sérieux, mesdames, investissez dans un bon soutien-gorge lorsque vous vous mettez au sport. C’est capital, il faut les soutenir. Malheureusement, l’industrie des vêtements de sport est encore trop peu adaptée à la gente féminine de grande taille. Ce n’est pas parce que j’ai un surplus de poids que le gilet doit être 2 fois plus large ou que les leggings doivent être roulés 2 ou 3 fois pour ne pas traîner par terre. Même mon amie Marisol doit refaire parfois certaines coutures pour que les vêtements lui fassent. Je vous passe les détails de ce dont j’avais l’air en wetsuit…
Et de grâce, arrêtez de vous cacher avec du noir. Mesdames vous êtes belles ! Osez les couleurs ! J’adore le rose et je ne m’en cache pas. Je porte souvent les mêmes leggings, j’avoue. Je manque de choix. J’aimerais tellement être bonne couturière comme Marisol ou ma mère. Mais bon, j’ai d’autres talents 🙂 Un jour, peut-être… qui sait !
Bref, peu importe votre taille, votre âge, votre poids, tout est possible selon moi. Je me suis mise au patinage artistique à 47 ans et vous savez-quoi ? J’adore ça et je suis bonne en plus ! L’important c’est d’aimer ce que l’on fait.
Sur ce, bonne course et osez être qui vous êtes vraiment.